DOSSIER - Exposition professionnelle aux rayonnements ionisants : quelles sont les évolutions ?

Travailleurs du nucléaire, personnel navigant, médecin, chercheurs… plus de 387 000 professionnels  bénéficient d’un suivi dosimétrique en France en 2020. 
L’Institut publie chaque année un bilan de cette surveillance. Ce bilan réalise une photographie des expositions, met en évidence des évolutions, identifie les activités à risque : l’exposition des cardiologues interventionnels, des dépassements de doses pour des transporteurs de médicaments radiopharmaceutiques… 
Ce dossier fait le point sur cette exposition professionnelle, relate la méthodologie utilisée par les experts pour élaborer cette photographie. Il décrit l’utilité des études épidémiologiques -menées sur certaines catégories de travailleurs- pour faire évoluer la réglementation. 
Repères a suivi un médecin du travail à l’occasion de la contamination d’un professionnel dans un laboratoire : les examens réalisés, l’appui des experts de l’Institut, le calcul de dose et le suivi sur une année 

Frédéric Clarençon, neuroradiologue interventionnel à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière (Paris), en salle de neuroradiologie interventionnelle réalise une angiographie. Il est exposé aux rayonnements ionisants durant l’intervention.
Frédéric Clarençon, neuroradiologue interventionnel à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière (Paris), en salle de neuroradiologie interventionnelle réalise une angiographie. Il est exposé aux rayonnements ionisants durant l’intervention. - © Laurent Zylberman/Graphix-Images/Médiathèque IRSN

ÉDITO - Exposition des travailleurs  : des études ciblées

Juliette Feuardent, spécialiste des expositions professionnelles
Juliette Feuardent, spécialiste des expositions professionnelles - © Joanna Tarlet Gauteur/Signatures/médiathèques IRSN

Année après année, le bilan présenté dans le rapport annuel de l’IRSN sur l’exposition des travailleurs aux rayonnements ionisants s’enrichit. Depuis 2018, cette photographie macroscopique a gagné en précision grâce à l’exploitation des données du Système d’information de la surveillance de l’exposition aux rayonnements ionisants (Siseri). Pour mieux appréhender les risques dans certains secteurs – les travailleurs du nucléaire, les personnels navigants (PN), etc. –, les experts réalisent depuis les années 2010 des études ciblées. Elles enrichissent le bilan annuel. Les sujets de ces études sont choisis en concertation avec la Direction générale du travail, pour tenir compte de ses préoccupations sur le risque d’exposition. L’analyse s’appuie sur des données extraites de Siseri et sur des informations complémentaires, fournies par l’Autorité de sûreté nucléaire, les employeurs, etc. Le focus sur les PN de 2020 bénéficie d’échanges entre les experts IRSN de l’outil Sievert PN et Air France. Ceci a permis de mieux interpréter la hausse du nombre de PN qui affichaient les doses les plus élevées entre 2015 et 2019. 

Juliette Feuardent
Spécialiste des expositions professionnelles


Exposition aux rayonnements : le suivi des professionnels est optimisé

Les indicateurs d’exposition des professionnels aux rayonnements ionisants restent stables. La connaissance du risque progresse et se renforcera encore après la refonte du système de surveillance dédié. L’épidémiologie réalise un suivi des secteurs à risque. Tour d’horizon.

La collecte de données est capitale pour la radioprotection

Les données sur l’exposition aux rayonnements ionisants conditionnent le suivi des professionnels concernés et alimentent les études épidémiologiques. Elles sont essentielles pour sensibiliser les travailleurs, identifier les activités à risque et faire évoluer la réglementation. Comment sont-elles recueillies ?

REPORTAGE - Incident de radioprotection : Évaluer au mieux la dose reçue

L’été dernier, un travailleur se contamine avec de l’iode 125 dans un laboratoire de l’Université Clermont Auvergne (Puy-de-Dôme). Le médecin du travail sollicite l’IRSN. Récit.


Dossier publié en avril 2022